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Camps de Tindouf : des victimes du "polisario" interpellent le CDH sur les violations des droits de l'Homme

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mardi 04 mars 2025
16:36
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Camps de Tindouf : des victimes du "polisario" interpellent le CDH sur les violations des droits de l'Homme
Medi1News + MAP
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Des militants des droits de l’homme et victimes des violations commises par le ''polisario'' ont interpellé le Conseil des droits de l’homme de l’ONU (CDH) sur les disparitions forcées et les exactions perpétrées par les milices séparatistes dans les camps de Tindouf, dans le Sud-ouest algérien.

Intervenant dans le cadre de la 58ème session du CDH, Mme Lemaadla Mohamed Salem Zrug, du Réseau Africain pour le Développement, la Gouvernance et les Droits Humains (RADHEG), a souligné que les organisations internationales des droits de l’homme telles qu’Amnesty International, Human Rights Watch et France Libertés ont documenté les violations les plus odieuses des droits de l’homme commises par les milices du ''polisario'' et l’armée algérienne.

La militante, qui s’exprimait dans le cadre de l’interaction avec le rapport du Haut commissaire aux Droits de l’Homme, a cité notamment les disparitions forcées, la torture systématique, les exécutions extrajudiciaires, les viols, l’esclavage et la privation d’aide internationale, en plus de l’enrôlement d’enfants soldats.

Dans ces camps, qui sont totalement assiégés par les forces algériennes, "il n’y a pas une seule tente qui n’a pas été témoin d’une histoire horrible liée aux atrocités des dirigeants du ''polisario'', a-t-elle dit.

Mme Lemaadla Zrug a évoqué le cas de son propre père, qui a été enlevé avant sa naissance et torturé à mort. "Nous ne savons toujours pas ce qu’il est advenu de son corps", a-t-elle déploré, racontant aussi comment elle a, ensuite, été arrachée des bras de sa mère et envoyée à Cuba avec des milliers d’enfants, où ils a subi, pendant des années, des travaux forcés et de l’endoctrinement idéologique.

"Dès mon retour dans les camps, j’ai été persécutée et opprimée parce que j’ai osé exiger de faire la lumière sur le sort de mon père, que je n’avais jamais vu de toute ma vie", a-t-elle déclaré avec émotion.

De son côté, M. El Fadel Barika, ancien détenu sahraoui dans les prisons secrètes du ''polisario'', a passé en revue les exactions dont sont victimes les personnes séquestrées dans les camps de Tindouf.

Ce militant sahraoui a cité notamment l’élimination de la liberté d’expression, l’interdiction du travail journalistique, la propagation de l’esclavage et les restrictions de mouvement à l’intérieur ou à la sortie des camps, en plus de la discrimination raciale pratiquée par les autorités algériennes à l’encontre des Sahraouis.

Selon lui, ''le dernier épisode de ces pratiques racistes a été l’agression barbare d’étudiantes sahraouies par les autorités algériennes après qu’elles ont exigé la fin de la discrimination raciale dont elles sont victimes au lycée Labyoud, dans la wilaya de Mécheria''.

"Ces agressions ont fait des blessés parmi les victimes, dont certaines sont dans un état critique, et leurs parents n’ont pas été autorisés à quitter le camp pour aller les voir dans les hôpitaux où elles continuent d’être attaquées physiquement et psychologiquement après avoir publié des photos montrant la gravité de leurs blessures", a indiqué M. Braika.

Il a, par ailleurs, attiré l’attention sur l’aggravation du siège imposé aux Sahraouis dans les camps de Tindouf après que les autorités algériennes ont décidé, le mois dernier, de limiter à seulement 90 le nombre de véhicules autorisés à quitter les camps chaque semaine.

En outre, l’armée algérienne a mené une vaste campagne d’arrestations visant les jeunes Sahraouis qui tentaient de fuir les camps, les militants sahraouis ayant documenté l’arrestation de 43 jeunes depuis le début de cette année seulement qui tentaient de quitter les camps, a-t-il ajouté.

Le militant sahraoui a appelé la communauté internationale à faire pression sur l’Algérie pour qu’elle assume sa responsabilité dans la protection des Sahraouis présents sur son territoire et pour mettre fin à l’impunité qui encourage les milices du ''Polisario'' et leurs dirigeants à poursuivre leurs crimes odieux contre les Sahraouis.