Le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, instauré dimanche, tient pour l'instant. Un nouvel échange de prisonniers est prévu samedi, avec la libération de quatre otages israéliennes en contrepartie de prisonniers palestiniens. Cependant, cette trêve demeure fragile, d’autant que l’armée israélienne a lancé une opération d’envergure en Cisjordanie occupée. Pour analyser la situation actuelle à Gaza et en Cisjordanie.
Le calme semble avoir été retrouvé à Gaza, mais cette tranquillité apparente est mise à l’épreuve par les récentes actions militaires en Cisjordanie. Ce mardi, l’armée israélienne a mené une vaste opération à Jénine, tuant dix Palestiniens et en blessant une trentaine d’autres. Bien qu'Israël et le Hamas semblent respecter les termes de l'accord de cessez-le-feu, cette offensive soulève des questions sur les causes de cette escalade, deux jours après la trêve. Jean-François Poli, directeur de l’Institut Méditerranéen de Géopolitique explique que cette opération fait partie de la stratégie d'Israël pour éliminer les factions armées palestiniennes présentes en Cisjordanie, un terrain de tensions constantes.
La situation à Gaza, où le Hamas a repris le contrôle après 15 mois de guerre, reflète la résistance du groupe. Le Hamas conserve une influence importante malgré les offensives militaires israéliennes. Jean-François Poli souligne que la question palestinienne ne pourra être résolue par la seule force, et que la stabilité à Gaza passe par des solutions politiques durables.
Le cessez-le-feu a également mis en lumière des tensions internes en Israël, où plusieurs ministres ont démissionné, dénonçant l'accord comme « scandaleux ». Cette fracture au sein du gouvernement de Benyamin Netanyahou pourrait affecter sa position politique, déjà fragilisée par la gestion de ce conflit prolongé.
En parallèle, la situation humanitaire à Gaza demeure critique. Plus de 900 camions d'aide ont pu entrer dans la région depuis la mise en vigueur de la trêve, mais les besoins restent immenses. Jean-François Poli évoque les défis considérables liés à la malnutrition et aux maladies qui touchent la population. Si l’aide humanitaire permet de soulager temporairement la souffrance, la solution à long terme requiert un accès humanitaire constant et une résolution politique du conflit.