Dans un nouveau rapport, les Nations Unies ont déploré les "entraves" à l'action humanitaire au Soudan où se déroule depuis plus d’un an un conflit armé entre l'armée et les forces de soutien rapide.
"Le conflit qui s’intensifie depuis 15 mois entre factions militaires rivales a gravement entravé l’accès humanitaire et a plongé certaines parties du Darfour-Nord dans la famine, notamment dans le camp de personnes déplacées de Zamzam", a déclaré le Comité d’examen de la famine du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) dans son dernier rapport.
Ce comité, composé d’agences des Nations Unies, de partenaires régionaux et d’organisations d’aide, classe l’insécurité alimentaire en cinq phases, la cinquième phase concernant la famine, avec au moins une personne ou un ménage sur cinq souffrant d’un manque extrême de nourriture et confronté à la famine.
Le rapport révèle que près de 320.000 personnes auraient été déplacées depuis la mi-avril à El Fasher, dans l’État du Darfour-Nord. Entre 150.000 et 200.000 d'entre elles auraient rejoint le camp de Zamzam à la recherche de sécurité, de services de base et de nourriture depuis la mi-mai.
"Les principaux facteurs de la famine dans le camp de Zamzam sont le conflit et le manque d’accès humanitaire", note la même source, ajoutant que cette situation a gravement limité la capacité des organisations humanitaires à intensifier efficacement leurs efforts de réponse.
Lundi dernier, l’organisation internationale a indiqué que le Soudan fait face aux "pires niveaux d’insécurité alimentaire aiguë de son histoire", précisant que plus de la moitié de la population soudanaise, soit 25,6 millions de personnes, sont en situation de faim aiguë. Quelque 8,5 millions d’autres sont aux prises avec des niveaux d’urgence de la faim.
Selon les partenaires humanitaires de l’ONU, plus de 19.000 personnes ont été tuées et plus de 33.000 blessées depuis que le conflit a éclaté en avril 2023. Plus de 10 millions de personnes ont fui leur domicile, dont plus de cinq millions d’enfants, et plus de deux millions de personnes sont passées dans les pays voisins.