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L’ONU alerte sur la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans l'est de la RDC

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jeudi 28 mars 2024
09:16
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L’ONU alerte sur la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans l'est de la RDC
Medi1News + MAP
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La Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour la République démocratique du Congo (RDC), Bintou Keïta, a mis en garde, mercredi au Conseil de sécurité, contre la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans ce pays depuis la fin des élections en décembre 2023.

"Je me félicite de la tenue largement pacifique des élections et des efforts déployés par la Commission électorale nationale indépendante pour remédier à certaines des irrégularités et des insuffisances opérationnelles qui ont entaché le processus", a déclaré Keïta par visioconférence.

Bintou Keïta, qui est également la cheffe de la Mission des Nations Unies en RDC, la MONUSCO, s’est dite encouragée par les réformes pour lutter contre la violence électorale à l'égard des femmes, ainsi que par l’engagement des autorités congolaises pour la réforme de l'appareil de sécurité et de défense.

"La MONUSCO est prête à soutenir le futur gouvernement dans ses efforts de mise en œuvre de cette réforme et d’autres comme la gouvernance pour autant qu'elles bénéficient d'un consensus large", a assuré Keita.

Malgré ces aspects positifs, "la situation sécuritaire dans l'est de la RDC s'est encore détériorée depuis la fin des élections", a-t-elle observé alors que les rebelles du M23 ont fait des avancées significatives et étendu leur territoire "à des niveaux sans précédent".

Notant que presque 200 personnes ont été tuées depuis le début de l'année dans l’est de la RDC, la Représentante spéciale a estimé que "toutes les forces étrangères opérant illégalement sur le territoire de la RDC doivent se retirer, et les groupes armés nationaux et étrangers, tels que les ADF et les FDLR, doivent être désarmés".

"De plus, l'escalade des tensions entre le Rwanda et le Burundi a conduit à la fermeture de leur frontière respective par Bujumbura. Cela constitue un paramètre supplémentaire susceptible de déstabiliser la région dans son ensemble", a-t-elle souligné.

Les Casques bleus ont essuyé des tirs directs du M23 dans le secteur de Sake dans le Nord-Kivu, blessant huit soldats de la paix, et six membres du personnel civil de la MONUSCO, a-t-elle rappelé.

Alors que plus de 7 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur du pays et que 23 millions de personnes souffrent d'insécurité alimentaire, "cette catastrophe humanitaire exige de la communauté internationale des réponses adéquates", a estimé la Représentante spéciale de l’ONU, déplorant que le financement du Plan de réponse humanitaire de 2024, lancé avec l'objectif de lever 2,6 milliards de dollars, n'a reçu que 14,2% des fonds requis.