Les universités publiques du Sénégal observent une grève lundi et mardi en signe de protestation contre le décès d'un étudiant dans des manifestations provoquée par le report de l'élection présidentielle prévue initialement le 25 février au 15 décembre prochain.
Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) a décidé de faire grève pendant quarante-huit heures, lundi et mardi, à la suite du décès d’un étudiant de l’université Gaston-Berger (UGB) de Saint-Louis (nord) dans une manifestation contre le report de cette présidentielle.
L’étudiant Alpha Yéro Tounkara, inscrit en licence de géographie à l’UGB, est décédé à l’hôpital régional de Saint-Louis, vendredi dernier.
Il avait été admis dans cet établissement de santé après avoir été blessé dans des heurts entre forces de l’ordre et étudiants.
Le Saes, le principal dans les huit universités publiques, a souligné dans un communiqué "exiger la lumière" sur cette mort.
Le tribunal de grande instance de Saint-Louis a annoncé l’ouverture d’une enquête.
Le ministre de l'intérieur avait indiqué samedi dans un communiqué que les Forces de défense et de sécurité "ne sont pas intervenues, vendredi, dans le Campus de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis dans le cadre du maintien de l’ordre".
Le lancement du mot d'ordre de grève par ce Syndicat coïncide avec la fermeture depuis juin dernier de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) à la suite des événements de 2023 survenus suite à la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko.
Le président Macky Sall a annulé le 3 février le décret avec lequel il avait convoqué les Sénégalais aux urnes le 25 février prochain pour l’élection d’un nouveau président de la République. En prenant cette décision, il a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l’examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d’entre eux.
L’Assemblée nationale a voté une proposition de loi reportant l’élection présidentielle au 15 décembre 2024.
Des candidats au scrutin présidentiel et des députés ont saisi le Conseil constitutionnel en vue de l’annulation de la décision du président de la République et l’organisation du vote à la date initialement prévue.