L'Instance chargée de la révision du Code de la famille a recueilli, vendredi à Rabat lors de séances d'audition distinctes, les propositions de six formations politiques au sujet de cette réforme.
Il s'agit du Parti de la réforme et du développement, du Parti de l'espoir, du Parti de la Choura et de l'Istiqlal, du Parti de l'action, du Parti du Centre social et du Parti marocain libéral.
Cette réunion s'inscrit dans le cadre des consultations et auditions menées par l'Instance avec les différents acteurs concernés, conformément à la Haute teneur de la Lettre Royale adressée au Chef du gouvernement pour la révision du Code de la famille.
Dans une déclaration à la presse à l'issue de la réunion, Said Moutchou, membre du bureau politique du Parti de la réforme et du développement, a indiqué que les propositions du parti ont été axées sur les dispositions qui devraient être amendées selon les préceptes de la Charia islamique et en harmonie avec les spécificités de la société marocaine.
De son côté, le secrétaire général du Parti de l'espoir, Mohamed Bani Oueld Baraka, a souligné que les propositions soumises à l'instance s'appuient sur le référentiel islamique et visent à préserver la cohésion de la famille en tant que pilier de la société, indiquant que la perception du parti à cet égard repose également sur le respect de la particularité de la société marocaine.
Le secrétaire général du Parti de la Choura et de l'Istiqlal, Ahmed Belghazi, a, quant à lui, exprimé le souhait que les propositions du parti contribuent à l'élaboration d'un Code de la famille répondant aux aspirations de tous, notant que les recommandations présentées par le parti concernent les tribunaux de la famille, le mariage des mineures et la création d'un fonds de solidarité familiale.
Pour sa part, le secrétaire général du Parti de l'action, Mohamed Drissi, a fait savoir que les propositions du parti se sont focalisées sur le mariage, soulignant la nécessité de faire bénéficier les futurs époux de "sessions de qualification" afin qu'ils soient bien informés de leurs droits et devoirs et garantir ainsi la stabilité des familles.
Dans une déclaration similaire, le secrétaire général du Parti du Centre social, Lahcen Madih, a indiqué que le parti s'est inspiré, pour formuler ses propositions, des conclusions des rencontres qu'il a organisées au niveau national et des débats que connaît la société marocaine, précisant que les recommandations faites ont porté sur la protection des droits de l'épouse, de l'époux et des enfants, notamment les questions de la pension alimentaire, du voyage en compagnie de la personne assurant la garde, du mariage des mineures ou encore des procédures de divorce.
Le secrétaire général du Parti marocain libéral, Isaac Charia, a quant à lui plaidé pour le maintien du référentiel islamique dans le Code de la famille, tout en tenant compte des exigences de notre époque et des conventions internationales, soulignant que le Code de la famille devrait garantir un véritable équilibre entre l'homme et la femme et respecter les principes de justice et d'équité afin d'assurer la stabilité des familles.
Dans la Lettre Royale adressée au Chef du gouvernement, SM le Roi Mohammed VI a affirmé qu'il est nécessaire de réexaminer le Code de la famille, qui a eu l’immense avantage d’impulser une dynamique de changement vertueuse et d’instaurer une conception nouvelle de l’égalité et de l’équilibre familial, ouvrant ainsi la voie à une avancée sociale considérable, afin de corriger les dysfonctionnements et les lacunes que l’expérience de sa mise en œuvre judiciaire a révélés.
Le Souverain a souligné que les dispositions du Code de la famille "doivent également être mises en adéquation avec l’évolution de la société marocaine et les besoins du développement durable", notant que "la nouvelle version s’harmonisera ainsi avec la progression de notre législation nationale".