L'Afrique, historiquement peu émettrice en carbone, aura besoin de financements pour mener sa transition énergétique, ont insisté l'ONU et l'Union Africaine (UA).
A la veille de la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP28) aux Émirats arabes unis, cette réalité a été rappelée mardi à New York par le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, et le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat.
"Ce grand rendez-vous doit être l'occasion de faire un plaidoyer, notamment pour le continent africain, qui est négativement impacté par les changements climatiques alors qu'il est le moins pollueur", a souligné M. Faki, lors d'un point presse conjoint à l'issue de la 7e session du dialogue de haut niveau entre l'UA et les Nations Unies.
Sur la question de la transition énergétique qui sera débattue à Dubaï, M. Faki a, à la fois, vanté les potentialités du continent en terme de développement énergétique et remis les choses en perspective, en rappelant que le continent africain comptait près de 600 millions d'habitants "ne connaissant pas encore l'électricité".
"Ce n'est pas des dons que nous attendons, juste des investissements", a-t-il insisté, en rappelant que la transition doit aussi tenir compte du rythme à adopter pour abandonner l’énergie fossile en Afrique sans compromettre le développement.
"Je sais qu’à [la COP 27 de] Glasgow, il a été décidé de ne pas financer les énergies fossiles. Nous sommes tous pour l'énergie propre, mais cela doit être graduel et en fonction des besoins des pays", a-t-il souligné.
La promesse de "100 milliards de dollars par an pour l'Afrique" n'a pas été atteinte, "alors que les besoins sont 10 fois plus importants, selon les estimations des institutions spécialisées. Donc voilà la question : nous attendons que des mesures concrètes soient prises à l'occasion de cette COP 28", a insisté le chef de la Commission de l’UA.
Le SG de l’ONU a partagé l’analyse de M. Faki s'agissant de la notion de justice "dont l’Afrique a besoin avant tout". Particulièrement "dans les relations internationales, car l’Afrique a été victime des injustices structurelles de nos relations internationales", a constaté M. Guterres.
Pour M. Guterres, l’Afrique est "victime d’une double injustice" : l’injustice historique liée au colonialisme et à l’esclavage ; et l’injustice actuelle liée à l’architecture des relations internationales, notamment par rapport au pouvoir financier et économique.