Plusieurs détenus dans l'affaire dite de "complot contre la sûreté de l'Etat tunisien" ont entamé une grève de la faim à partir de ce lundi, pour protester contre "la mascarade judiciaire" qui a conduit à leur incarcération, selon le comité de défense de ces détenus.
Dans une déclaration relayée par les médias locaux, le comité annonce que de nombreux détenus politiques dont Issam Chebbi secrétaire général du parti d'opposition "Al Joumhouri" sont entrés en grève de la faim en signe de protestation contre "une mascarade judiciaire" qui perdure et qui "prive les prisonniers de leur liberté sans présenter les justificatifs des accusations émises à leur encontre".
Le parti "Al Joumhouri" a confirmé l'entame de cette grève de la faim, dénonçant "la transformation de l'appareil judiciaire en un outil de restriction des libertés et de persécution de l'opposition".
Le parti a appelé à la libération immédiate des personnalités politiques arrêtées dans le cadre de l'affaire dite de complot contre l'Etat, faisant part de la disposition des militants à poursuivre leur combat pour soutenir les détenus et obtenir leur libération.
Ce mouvement intervient en solidarité avec l'opposant Jawhar Ben Mbarek (Front de salut national) qui avait entamé une grève de la faim le 26 septembre dernier, pour protester contre ce qu'il qualifie également "de mascarade judiciaire", dans le cadre de ce procès.
La Tunisie a connu, début février, une série d'arrestations d'hommes politiques, de figures de l'opposition, d'activistes de la société civile, de responsables de médias et de syndicalistes, suscitant une vague d’indignation de plusieurs ONG de défense des droits de l’Homme.
Ces arrestations, dénoncées au niveau local et international, ont visé des figures politiques de premier plan du FSN et sa principale composante, le parti islamiste Ennahdha poursuivies, notamment, pour leur implication présumée dans l'affaire dite de « complot contre la sûreté de l'Etat tunisien".