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Commerce illicite : l’Afrique du Sud perd annuellement 5 milliards $

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vendredi 02 juin 2023
14:42
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Commerce illicite : l’Afrique du Sud perd annuellement 5 milliards $
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Le commerce illicite constitue l’un des principaux risques à l’économie sud-africaine, coûtant au pays jusqu'à 100 milliards de rands par an (plus de 5 milliards de dollars), révèle un rapport de l'Alliance transnationale de lutte contre le commerce illicite (TRACIT).

Le rapport qui jette la lumière sur l'étendue et l'impact de ce phénomène dans le pays indique que "Le commerce illicite prend de nombreuses formes en Afrique du Sud, y compris l'alcool, les cigarettes, la pêche, l'exploitation minière, les produits électroniques contrefaits, les produits pharmaceutiques, les aliments et les vêtements".

Notant que ce fléau représente l'une des plus grandes menaces à la stabilité et à la croissance économique en Afrique du Sud, il signale que les sommes "impressionnantes" perdues annuellement par le pays auraient pu être investies dans des projets de développement.

Le rapport relève également qu'il y a eu une forte augmentation du commerce illicite dans plusieurs catégories, notamment la vente de cigarettes illicites qui s'élève à 54 % contre environ 34 % en 2018, le vol de câbles en cuivre avec une hausse de 177 % au cours des cinq dernières années, ainsi que le braconnage des ormeaux.

"Il y a aussi des coûts humanitaires, car le commerce illicite s'accompagne de formes flagrantes de criminalité", poursuit le rapport, rappelant que l'application des lois pour réprimer cette forme de criminalité est toujours un maillon faible dans le pays.

Esteban Giudici, conseiller politique principal chez TRACIT, a déclaré que les coûts du commerce illicite vont au-delà de la perte financière des marchandises illégalement commercialisées.

"Ce fléau est en conflit avec tous les objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies et sape l'État de droit en favorisant le crime organisé, la corruption et d'autres formes de criminalité", a-t-il averti.

Giudici a précisé que les crimes liés à la traite des êtres humains, le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme sont intrinsèquement liés au commerce et aux flux financiers illicites.

Par ailleurs, Esteban Giudici a déploré la faiblesse des mécanismes d'application des lois et le manque de compétences et de capacités pour faire face à ce problème, notant que le pays ne dispose pas d’un cadre global de lutte contre le commerce illicite.