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Guinée-Bissau : les électeurs appelés aux urnes dimanche

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vendredi 02 juin 2023
14:05
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Guinée-Bissau : les électeurs appelés aux urnes dimanche
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22 partis, dont deux coalitions, sont en lice en Guinée-Bissau pour le renouvellement des 102 sièges de l'Assemblée nationale qui a été dissoute par le président Umaro Sissoco Embaló, suite aux "différends persistants et irréconciliables" entre l'Assemblée et le gouvernement.

Les élections législatives en Guinée-Bissau, prévues le 18 décembre, ont été reportées au 4 juin après une longue concertation entre les différentes forces politiques et la commission électorale de ce petit pays lusophone d'Afrique de l'Ouest.

Le 16 mai 2022, le président Sissoco Embaló avait annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale populaire, qu'il a justifiée par des «différents persistants et irréconciliables» entre l'Assemblée et le gouvernement.

Il a accusé dans la foulée la législature de s'être transformée en lieu de guérilla politique dans laquelle les députés se livrent à la corruption, au détournement de fond et à l'affaiblissement des institutions de la République.

Des élections anticipées étaient par conséquent convoquées pour le 18 décembre 2022, mais la veille de cette date, Embaló a annoncé le report du scrutin au 4 juin 2023 à la suite d'un accord entre les partis politiques et la commission électorale.

La campagne pour ces élections législatives a démarré le 13 mai sur l'ensemble du territoire national pour une durée de 21 jours.

Le parti au pouvoir, le Mouvement pour l'alternance démocratique (MADEM G-15) a entamé sa campagne électorale dans la région de Bafata (est), située à 200 km de la capitale, Bissau.

En ce qui concerne l'opposition, l'Assemblée du peuple uni (APU-PDGB) a débuté sa campagne électorale par la région de Bissora (nord).

Selon certains observateurs, ces élections législatives seront marquées par la participation de nouveaux partis dans l'arène politique bissau-guinéenne, comme le Parti da Luz da Guinée-Bissau (PLGB), le Parti des Travailleurs de Guinée-Bissau (PTG) et le Parti africain pour la stabilité (PAPES).

L'Assemblée nationale populaire est composée de cent deux sièges pourvus tous les quatre ans dont cent au scrutin proportionnel plurinominal avec liste bloquée dans vingt-sept circonscriptions plurinominales. A la suite d'une réforme récente, les deux sièges restants sont élus par la diaspora, présente notamment en Afrique et en Europe. Les partis ont l'obligation de présenter des listes de candidats comportant au moins 36% de femmes dans chacune des circonscriptions.

Les partis politiques ont signé récemment un code de conduite à Bissau, parrainé par les Nations Unies, dans lequel ils s'engagent, entre plusieurs points, à accepter les résultats des élections présentés par la Commission électorale nationale.

Le Premier ministre de la Guinée-Bissau, Nuno Gomes Nabiam qui fait campagne pour son parti, L'Assemblée du peuple uni – Parti démocrate de Guinée-Bissau, a affirmé son engagement sur la question de la sécurité et de la stabilité du pays en période électorale.

"On ne peut pas avoir de discours incendiaires, ça n'aide pas. Ces discours amènent des problèmes et c'est le pays qui en souffre. Personnellement je ne compte pas semer la confusion. Je ne suis pas là pour ça. J’ai la capacité de faire d'autres choses. Si je ne fais pas de politique, je ferai un autre travail. Il faut modérer notre façon d'être et de faire de la politique", a déclaré le premier ministre, cité par des médias.

L’enrôlement des électeurs avait débuté le 10 décembre. Mi-novembre, la Cour suprême de Guinée-Bissau avait annoncé la suppression de 28 partis n'ayant pas apporté la preuve de leur existence réelle.

Il s'agissait pour la plus haute instance judiciaire de débroussailler la cinquantaine de partis existants en vue des prochaines législatives dans ce pays de deux millions d'habitants, une prolifération de partis considérée comme un facteur de confusion, voire d'instabilité.

Le nombre d'électeurs résidant en Guinée-Bissau et inscrits sur les listes électorales en vue des législatives s'élève à 884.134 (425.157 hommes et 458.977 femmes), avait annoncé le directeur général du Bureau d'appui technique au processus électoral, Gibril Baldé.

Selon la constitution Bissao-Guinéenne, le parti ou la coalition majoritaire au sein de cette Assemblée aura la responsabilité de nommer le nouveau Premier ministre, Chef du Gouvernement.

Les autorités de ce pays ont affirmé que "toutes les conditions sont réunies" pour qu'elles se déroulent dans le calme et la sérénité.

La Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a déployé une mission d’observation électorale à long terme (MOELT) en Guinée-Bissau pour suivre les étapes clés du processus électoral en cours devant mener à la tenue des élections législatives.

Cette mission s’inscrit dans le cadre de l’appui de la Commission de la CEDEAO aux États membres qui organisent des élections conformément aux dispositions des articles 12 et 13 du Protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance.

La MOELT, composée de 15 experts électoraux, séjournera en Guinée-Bissau du 17 mai au 08 juin 2023 et servira de mécanisme d’alerte précoce pour la prévention et la gestion de tout conflit lié au processus électoral.

Pendant leur séjour, les membres de la mission tiendront des séances de travail avec différents acteurs du processus électoral, y compris la Commission nationale électorale (CNE), l’administration, les organisations de la société civile, les médias, la police nationale, ainsi que les candidats et partis politiques, afin de s’enquérir et de promouvoir le bon déroulement des différents aspects du processus.

A partir du 1er juin 2023, la MOELT de la CEDEAO doit être renforcée par une mission d’observation à court terme (MOECT) composée de 60 observateurs électoraux issus du Conseil des Sages de la CEDEAO, du Parlement de la CEDEAO, de la Cour de Justice Communautaire, des ministères des affaires étrangères et des organismes de gestion électorale des états membres, ainsi que la société civile. Ces observateurs seront déployés sur toute l’étendue du territoire Bissao-Guinéen.