Rétablissement des relations diplomatiques Burkina Faso - Corée du Nord

Le gouvernement de transition du Burkina Faso a annoncé, mercredi, le rétablissement des relations diplomatiques entre le Burkina et la Corée du Nord.

Le Burkina Faso a décidé de reprendre ses relations diplomatiques avec la Corée du Nord, ont affirmé les autorités de la Transition burkinabé.

La décision a été prise, mercredi en Conseil des ministres, au titre du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l'Extérieur.

Ce rétablissement des liens est marqué par la nomination d’un ambassadeur de la République populaire démocratique de Corée auprès du Burkina Faso, en la personne de Chae Hui Chol, avec résidence à Dakar au Sénégal.

"Cette reprise des relations diplomatiques avec la Corée du Nord permettra à ce pays d’Asie de l’Est et au Burkina Faso d’entretenir une coopération bilatérale exemplaire dans plusieurs domaines comme le secteur de la sécurité, à travers l’octroi à notre pays d’équipement et de matériel militaires, les secteurs des mines, de la santé, de l’agriculture et de la recherche", a expliqué la cheffe de la diplomatie Burkinabè, Olivia Rouamba.

La ministre des Affaires étrangères a indiqué que le Burkina Faso a jadis entretenu de "très bonnes relations" avec ce pays qui était un partenaire privilégié sous la période de la Révolution d’août 1983.

"Dans le contexte de terrorisme, la Corée du Nord peut être un partenaire pour le Burkina Faso si et seulement certaines préoccupations liées à la liberté de presse, d’expression sont prises en compte. Aussi, le fait même de savoir que la Corée du Nord est partenaire militaire avec le Burkina, même sans un soutien logistique conséquent, les ennemis vont craindre le pays", a dit à la MAP, Inoussa Dianda, Doctorant en Histoire des relations internationales à l'Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou.

Au cours de ses audiences avec les partenaires bilatéraux, le chef du gouvernement du Burkina a, plusieurs fois, appelé à doter le pays en armes pour faire face aux groupes terroristes.

"Nous voulons des armes (…). La priorité des priorités, c’est la lutte contre le terrorisme et la restauration de l’Etat (…). Il nous faut préserver notre pays. C’est parce qu’on a un pays qu’on parle de développement. Tous ceux qui peuvent nous aider, nous sommes preneurs", avait-il dit à des diplomates en fin janvier 2023.

Le gouvernement a récemment doté l’armée d’appareils aériens, notamment des avions de combat et des drones de reconnaissance et de combat pour faire face aux groupes terroristes.

Depuis 2015, le Burkina Faso est pris dans une spirale de violences perpétrées par des groupes terroristes liés à l'Etat islamique et à Al-Qaïda, qui ont fait en tout 10.000 morts - civils et militaires - selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés.