Au moins 200 personnes ont été blessées ce samedi, lors de heurts qui ont émaillé la manifestation contre les méga-bassines de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres (ouest de la France), selon un bilan provisoire fourni par les organisateurs du rassemblement.
Les organisateurs de cette manifestation, qui a été interdite par la préfecture de police, ont dénoncé des "violences policières sidérantes de brutalité", avec "pas moins de 200 blessés".
"Parmi eux, une quarantaine de personnes ont des plaies profondes (délabrantes) et des éclats, surtout au niveau des jambes et du visage, à cause des grenades de désencerclement et des tirs de LBD", précisent-ils dans un communiqué relayé par la presse, évoquant également "une dizaine de blessés graves" transférés à l'hôpital.
"Un manifestant est dans le coma avec son pronostic vital engagé, deux autres ont leur pronostic fonctionnel engagé", écrivent également les organisateurs, qui fustige une "violence absolument criminelle (...) qui fait largement écho à la répression brutale subie par le mouvement social contre la réforme des retraites".
De son côté, le procureur de la République de Niort, a fait état de 28 gendarmes blessés, dont deux en "urgence absolue".
Sept manifestants ont été blessés, toujours selon ce bilan, dont trois en "urgence absolue", soit le même chiffre que les organisateurs, et quatre en "urgence relative", alors que deux journalistes ont "été pris en charge par les secours en urgence relative".
"Quatre véhicules de gendarmerie ont été incendiés", précise le procureur, ajoutant qu'"aucune interpellation" n'a pu être effectuée pendant la manifestation, "compte tenu de l'extrême violence des affrontements".
Au moins 6.000 personnes selon la préfecture, jusqu'à 30.000 d'après les organisateurs (le collectif d'associations «Bassines non merci», le mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre et la Confédération paysanne) ont convergé samedi vers la bassine en chantier à Sainte-Soline, tandis que quelque 3.000 gendarmes ont été mobilisés pour encadrer le rassemblement.
Dès le milieu de journée, les affrontements ont éclaté, avec de nombreux feux d’artifices, des cocktails Molotov, des tirs continus de lacrymogènes et des grenades GM2.
Le collectif Bassines non merci, les Soulèvements de la terre, la Confédération paysanne et 200 organisations s’attendaient ce week-end à une participation encore plus massive que le 29 octobre dernier.
La construction d’une méga-bassine, à Sainte-Soline, est destinée à permettre l’irrigation des cultures agricoles en période estivale et de sécheresse. Défendues par le gouvernement, ces retenues d’eau sont présentées par l’exécutif comme « un plus et un mieux par rapport à la situation actuelle ou la situation d’il y a dix ans » mais elles sont décriées par des défenseurs de l’environnement et certains scientifiques, qui déplorent une aberration écologique doublée d’un accaparement de l’eau.