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Lutte contre terrorisme au Burkina : Le Conseil constitutionnel autorise la « mobilisation générale »

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samedi 25 mars 2023
15:02
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Lutte contre terrorisme au Burkina : Le Conseil constitutionnel autorise la « mobilisation générale »
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Le président Burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré va signer un décret portant ordre de mobilisation générale et de mise en garde, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la restauration de la sécurité dans le pays, apprend-on à Ouagadougou.

Le chef de l'Etat a reçu le cutis des « Sages » qui lui ont donné le feu vert pour prendre toutes les mesures nécessaires pour défendre l’intégrité du territoire et restaurer la sécurité, a-t-on indiqué de sources sûres dans la capitale burkinabé.

Le vendredi 9 décembre 2022 , le capitaine Traoré avait adressé une correspondance aux juges du Conseil constitutionnel pour demander leur avis. Les « Sages » ont délibéré, le jeudi 15 décembre 2022, où siégeaient le président par intérim de l’institution d’alors, Bouraïma Cissé, et ses membres que sont Haridiata Doukouré/Séré, Larba Yarga, Sophie Sow/So, Victor Kafando, Mocktar Tall. Ils étaient assistés par le secrétaire général, Daouda Savadogo. Le Conseil constitutionnel a émis « un avis favorable pour la prise de décret portant mobilisation générale et de la mise en garde », indique le Journal officiel du Faso. Il fonde sa décision sur l’article 3 de la loi n° 26/94/ADP portant organisation de la Défense Nationale et son modificatif n°007-2005/AN du 07 avril 2005.

Cet article dispose qu‘ "en cas de menace grave et générale, il peut être décrété : la mobilisation générale qui consiste en la mise en œuvre de l’ensemble des mesures de défense déjà préparées; la mise en garde qui consiste en certaines mesures propres à assurer la liberté d’action du Gouvernement, à diminuer la vulnérabilité des populations ou des équipements principaux et à garantir la sécurité des opérations de mobilisation ou la mise en action des forces armées (…) ".Au regard de ce qui précède, le Conseil constitutionnel a dit constater de " graves menaces sur les institutions du Faso, l’indépendance de la Nation, l’intégrité du territoire national " et a estimé que les conditions sont réunies pour la prise de décret portant ordre de mobilisation générale et de la mise en garde. La présence disposition légale précise que la mobilisation générale et la mise en garde sont décrétées par le Président du Faso après consultation officielle du Président de l’Assemblée nationale et du Président du Conseil constitutionnel.

La guerre peut désormais commencer sous toutes ses formes au Burkina Faso. La situation sécuritaire s’est fortement dégradée ces dernières années, entrainant une instabilité politique sans précédent, ayant conduit à deux coups d’Etat en moins de huit mois en 2022. Le 24 janvier 2022, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba a renversé le seul président démocratiquement élu du pays, Roch Kaboré. Les militaires lui reprochaient son incapacité à trouver des solutions face à l’hydre terroriste.

Huit mois plus tard, soit le 30 septembre, le capitaine Ibrahim Traoré a déposé le lieutenant-colonel Damiba, pour les mêmes motifs.Les militaires au pouvoir peinent toujours à trouver la solution miracle.

Pour la seule année 2022, 310 incidents terroristes ont fait 1.135 morts et 496 blessés, a noté l’Institut pour l’économie et la paix (IEP), dans un rapport publié en fin de semaine de dernière. Les exactions des groupes armés terroristes ont entrainé le déplacement de près de deux millions de personnes, selon la même source.