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Malabo: Poursuite des travaux du Sommet extraordinaire de l'UA sur le terrorisme et les changements anticonstitutionnels en Afrique

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samedi 28 mai 2022
20:52
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Malabo: Poursuite des travaux du Sommet extraordinaire de l'UA sur le terrorisme et les changements anticonstitutionnels en Afrique
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Les travaux du Sommet extraordinaire de l'Union africaine (UA) sur le terrorisme et les changements anticonstitutionnels se poursuivaient samedi à Malabo, en Guinée équatoriale, avec la participation du Maroc.

Au début des travaux, les participants ont observé une minute de silence à la mémoire des victimes du terrorisme en Afrique, annoncée par le président angolais, João Lourenço.

L'ouverture a été marquée par quatre discours dont celui du président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat qui a fait un diagnostic du phénomène du terrorisme et affirmé qu'on ne plus accepter les changements anticonstitutionnels sur le continent africain.

«Le terrorisme et les changements anticonstitutionnels constituent deux défis majeurs qui freinent l'ambition de bâtir une Afrique nouvelle », a martelé le diplomate tchadien lors de ce sommet en qualifiant les modifications de constitutions de « coups d’État rampants », car, dit-il, ils bloquent toute possibilité d’alternance et peuvent donc déboucher sur des coups d’État militaires ou bien des révoltes ayant, dans certains cas, un soutien manifestement populaire.

Et de poursuivre «l’Afrique est sans doute le dernier continent au monde à vivre une telle intensité de terrorisme et où existent encore des changements anticonstitutionnels. Nous ne devons plus accepter cela».

Il est incontestable que ces deux phénomènes «inversent nos priorités de développement et entravent notre marche vers le progrès», a lancé M. Faki à l'adresse des participants.

«Nous ne devons plus accepter cela. Il nous faut relever ce double défi par des mesures audacieuses et courageuses, tant à l’intérieur des États qu’au niveau régional et continental, afin que cessent de prospérer sur le Continent ces atteintes intolérables à notre sécurité et à notre stabilité», a-t-il dit.

Pour le Président de la Commission de l’Union africaine, il faut cesser de considérer la lutte contre le terrorisme comme «un phénomène ordinaire qu’on peut résoudre par des réunions, des séminaires et autres colloques».

Dans son discours, le président Équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema, a, quant à lui, fermement condamné le terrorisme et appelé ses paires africains à une mobilisation des moyens pour mener une lutte acharnée contre ce phénomène qui plombe les efforts de développement et déstabilise tout sur son passage.

"Le terrorisme est désormais la plus grande menace pour la paix en Afrique et la sécurité du continent, il ébranle les fondements des États et de la société", a déclaré dans son discours d’ouverture le président de la Guinée équatoriale.

"Face au terrorisme, l’Afrique doit rester unie", a-t-il préconisé notant que le terrorisme continue de se propager à travers l’Afrique, sapant la souveraineté et l’intégrité de régions entières.

Le président Teodoro Obiang Nguema a fait remarquer que la vague croissante de changements anticonstitutionnels de gouvernements, qui affaiblit la légitimité démocratique et l’État de droit, constituait également un danger.

Les participants au sommet ont exprimé leur plus grande inquiétude face à la situation en Afrique de l’Ouest, où au cours des trois dernières années, les militaires ont pris le pouvoir au Mali, en Guinée et au Burkina Faso par des coups d’État. Ils ont noté qu’il existe un lien intrinsèque entre le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernements.

La session tenue à huis-clos sera sanctionnée par une Déclaration à la fin du sommet.

Un autre Sommet extraordinaire de l'UA portant sur les questions humanitaires dans le Continent avait eu lieu vendredi à la Capitale équato-guinéenne.

Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, M. Nasser Bourita, représente SM le Roi Mohammed VI à ces deux Sommets, accompagné d'une forte délégation de haut niveau.

Dans leur Déclaration finale, les Chefs d'Etat et de gouvernement, et les Hauts responsables ayant pris au Sommet sur les questions humanitaires, ont mis en évidence la responsabilité juridique des pays d'accueil dans le processus d'enregistrement des réfugiés et des personnes déplacées à l'intérieur de leur pays, afin d'éviter toute exploitation des réfugiés.

Les personnalités éminentes présentes ont également appelé à soutenir l'opérationnalisation des initiatives africaines d'adaptation, notamment l'Adaptation de l'Agriculture africaine et les trois commissions climat créées en marge de la COP22 à Marrakech, qui ont pour mission de mener une politique continentale de développement durable pour réduire les risques de catastrophes et développer des systèmes d'alerte précoce.

Elles ont également plaidé en faveur d'un engagement fort et une mise en place des systèmes de gouvernance aux niveaux national, régional et continental, notamment par l'instauration de cadres, de politiques, de lignes directrices et d'outils pertinents pour une capacité civile continentale de préparation et de réaction aux catastrophes, afin de faire face aux catastrophes et aux déplacements des personnes touchées par le changement climatique.

Il était également question de mettre en œuvre les nombreuses leçons tirées de la réponse à Covid-19 et Ebola ainsi que d'autres pandémies vécues en Afrique.