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USA: Malgré les engagements internationaux, la déforestation monte en flèche

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mercredi 04 mai 2022
15:12
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USA: Malgré les engagements internationaux, la déforestation monte en flèche
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Même si l'arrêt de la déforestation était l'un des principaux engagements pris lors des négociations internationales sur le climat l'année dernière à Glasgow, les progrès accomplis en 2021 se sont avérés rares, selon le rapport annuel du World Resources Institute.

Publié la semaine écoulée, le rapport indique que les régions tropicales ont en effet perdu 3,8 millions d’hectares de forêts primaires anciennes en 2021, entraînant l'émission de 2,5 milliards de tonnes métriques de dioxyde de carbone, soit environ deux fois et demie la quantité émise chaque année par les voitures particulières et les camions légers aux Etats-Unis.

Les pertes les plus considérables ont été enregistrées au Brésil, qui a perdu plus de 40 % de ses forêts, suivi par la République démocratique du Congo (RDC) et la Bolivie, selon le document élaboré par le groupe de recherche basé à Washington DC.

La plupart des pertes de forêts dans les tropiques sont liées à l'agriculture ou à d'autres activités, comme l'exploitation minière. Les forêts sont coupées à blanc et souvent brûlées, et ces incendies peuvent devenir incontrôlables, ajoutant à la dévastation.

Ces incendies non seulement exacerbent la déforestation, qui à son tour élimine l'habitat des plantes et des animaux, dégrade les terres et affecte les régimes climatiques et les inondations, mais ajoutent à l'atmosphère des gaz qui réchauffent davantage la planète.

La situation est devenue si critique que lors des négociations des Nations Unies sur le climat, tenues à Glasgow en novembre dernier, 141 nations, y compris le Brésil et la RDC, se sont engagées à "arrêter et inverser" la déforestation d'ici à 2030.

Cependant, la réalisation des baisses annuelles constantes requises pour atteindre cet objectif, passe nécessairement par la mise en place de mesures drastiques, selon les experts.

Le rapport contient toutefois quelques bonnes nouvelles, notamment en provenance d'Asie. En Indonésie, la perte de forêts a diminué d'un quart par rapport à 2020, soit la cinquième année consécutive de baisse totale.

Bien que sa perte de forêts en 2021 ne soit que légèrement inférieure à celle de 2020, la Malaisie a également connu une cinquième année consécutive de diminution.

Depuis qu'elle a subi en 2016 des feux de forêts ravageurs ayant entraîné une énorme perte de couverture arborée et une grave pollution atmosphérique généralisée, l'Indonésie a mis en place des réglementations plus strictes à l'encontre de l'industrie de l'huile de palme et d'autres responsables de la plupart de ces pertes. Les entreprises ont également été mises sous pression pour s'engager à réduire la déforestation.

En Afrique, les nouvelles étaient moins bonnes. En effet, la déforestation à grande échelle s'est poursuivie en RDC, qui a perdu quelque 500.000 hectares de couverture arborée, en grande partie en raison de l'agriculture à petite échelle et de la production de charbon de bois.

En Amérique latine, la perte de la couverture forestière au Brésil a considérablement augmenté dans la partie occidentale du bassin amazonien. Le développement de routes et d'autres infrastructures dans la région seraient responsables de cette destruction de la forêt.

Une étude récente a établi que l'Amazonie, la plus grande forêt tropicale au monde, est moins apte à se remettre de perturbations telles que les sécheresses et l'exploitation forestière, et qu'au moins une partie de la région, considérée comme les poumons de la Terre, approche d'un seuil où elle passera de forêt aux prairies.

Selon le rapport, dans l'ensemble des tropiques, plus de 10 millions d’hectares de couverture forestière ont été perdus. Toutefois, dans son analyse, l'institut s’est focalisée sur les forêts primaires plus anciennes des régions humides, qui jouent le plus grand rôle en empêchant le dioxyde de carbone d'entrer dans l'atmosphère et en maintenant la biodiversité.

Ce rapport est le fruit d'une collaboration entre le World Resources Institute et le Global Land Analysis and Discovery Laboratory de l'université du Maryland, qui a mis au point des méthodes d'analyse des images satellite afin de déterminer l'étendue de la couverture forestière.